Jeudi, la Haute Cour militaire de Kinshasa-Gombe a rendu un verdict retentissant dans l’affaire Corneille Nanga et ses alliés. Accusés de crimes graves, ils ont été condamnés à mort, avec une sentence prononcée en leur absence pour ceux qui ne se sont pas présentés. En plus de la peine capitale, la cour a ordonné la confiscation de leurs biens.
Le procès de Corneille Nanga et de ses coaccusés a captivé l’attention de l’opinion publique congolaise depuis son ouverture. Ils étaient poursuivis pour plusieurs chefs d’accusation, incluant des crimes de guerre, la participation à un mouvement insurrectionnel, et la trahison. Ces accusations graves ont été étayées par des preuves accablantes, selon le procureur militaire.
“Nous avons rendu justice au nom du peuple congolais et pour l’intégrité de notre nation,” a déclaré le président de la cour lors de l’énoncé du verdict.
En effet, Corneille Nanga, principal accusé dans cette affaire, ne s’est pas présenté à la cour tout au long du procès. Il a été jugé et condamné par défaut, une pratique légale qui permet de poursuivre un procès même en l’absence de l’accusé. Les autres coaccusés qui ne se sont pas présentés ont également été condamnés par défaut.
“La justice ne saurait être suspendue du fait de l’absence des accusés. Nous avons suivi les procédures légales en vigueur,” a précisé un avocat de la défense, qui a néanmoins exprimé des réserves sur certains aspects du procès.
Outre la condamnation à mort, la Haute Cour militaire a également ordonné la confiscation des biens appartenant à Corneille Nanga et ses alliés. Ces biens, dont la nature exacte n’a pas été dévoilée, seront saisis par l’État en guise de compensation pour les victimes et pour l’État congolais.
“La confiscation des biens des condamnés est un acte de justice réparatrice, visant à indemniser les victimes et à restituer à l’État ce qui lui revient de droit,” a expliqué un juriste proche du dossier.
Cependant, le verdict a suscité de vives réactions à travers le pays. Si certains saluent la fermeté de la justice militaire congolaise, d’autres s’inquiètent des implications politiques de cette décision. Des organisations de défense des droits de l’homme ont également réagi, soulignant l’importance d’un procès équitable, même pour les accusés de crimes graves.
“La peine de mort reste une question controversée, et nous devons veiller à ce que les droits de chaque individu soient respectés, même dans les cas les plus graves,” a déclaré un représentant d’une ONG internationale.
Le procès de Corneille Nanga et de ses alliés restera dans les annales de la justice congolaise. La condamnation à mort et la confiscation de leurs biens marquent un tournant dans la lutte contre l’impunité en RDC. Toutefois, ce verdict soulève également des questions sur l’équilibre entre la justice et le respect des droits humains. Tandis que l’attention se tourne désormais vers l’exécution éventuelle de la sentence, le débat sur l’application de la peine de mort en RDC reste plus que jamais d’actualité.