Dans le camp de déplacés de Bulengo, près de Goma, Joséphine, 12 ans, rêve d’un avenir meilleur. “Quand je serai grande, je serai enseignante”, dit-elle avec espoir. Depuis février 2023, elle suit des cours à la radio, une initiative qui permet à des milliers d’enfants comme elle de continuer leur éducation malgré la violence qui ravage l’est de la RDC.
Forcée de fuir son village, Joséphine a laissé derrière elle son école, ses amis et sa matière préférée, les mathématiques. Le conflit armé a non seulement déplacé sa famille, mais a également fermé près de 1 000 écoles primaires dans la province du Nord-Kivu au premier trimestre 2024. Selon le Cluster Éducation, environ 900 000 enfants âgés de 6 à 17 ans sont déscolarisés à cause des violences.
Cependant, Joséphine reste déterminée. Au lieu de passer ses journées à chercher du bois à vendre, elle choisit d’étudier. Lancé en janvier 2024 avec le soutien du gouvernement norvégien, le programme d’éducation par radio a permis à plus de 9 400 enfants déplacés de reprendre leur apprentissage. Ils participent à des clubs d’écoute organisés dans les sites de déplacés, où ils continuent d’acquérir les compétences nécessaires pour poursuivre leur éducation dès que possible.
Joseph Amini, un enseignant déplacé qui supervise ces enfants à Bulengo, explique que ce programme est bien plus qu’un simple passe-temps : “J’adore enseigner aux enfants, car c’est ainsi qu’ils deviendront utiles à la communauté plus tard.”
Pour Lendrine, la mère de Joséphine, savoir que ses enfants sont en sécurité tout en étudiant est une source de réconfort. “Je veux que mes enfants étudient pour qu’ils puissent choisir librement leur carrière et être utiles à notre pays”, confie-t-elle.
Ce programme d’éducation par radio offre un avenir prometteur aux enfants déplacés comme Joséphine, leur permettant de continuer à rêver et à se préparer pour des jours meilleurs, malgré les nombreux défis auxquels ils sont confrontés. UN