Eugène Diomi Ndongala, ancien ministre des Mines et leader de la Démocratie Chrétienne, a vivement critiqué le discours-programme de la Première ministre Judith Suminwa. Selon lui, ce programme banalise la gravité des crises économique, politique et sécuritaire en RDC.
Diomi Ndongala critique d’abord la taille excessive du gouvernement, qualifiant cet exécutif de “Sama Lukonde 3” en raison de la réintégration massive d’anciens ministres. “Le grand nombre d’anciens ministres du précédent gouvernement Sama Lukonde 1 et 2 ne permet pas à un vent nouveau de souffler sur cet exécutif,” écrit-il.
Il pointe également du doigt la mauvaise hiérarchisation des objectifs du programme gouvernemental. “Plutôt que de trouver, à la première place des piliers de ce programme, le retour à la paix et la lutte contre la prédation destructive des élites, on nous a énuméré une série d’objectifs qui ne sont pas directement réalisables sans un véritable redressement macroéconomique,” explique-t-il.
Concernant la relance de l’emploi, Diomi Ndongala souligne : “L’emploi pourra être augmenté par une relance de l’investissement productif, dans l’industrie (toujours embryonnaire en RDC), de l’agriculture extensive ou bien d’une politique keynésienne de travaux publics.”
Il déplore la légèreté avec laquelle la crise sécuritaire est traitée : “Que dire sur la situation de crise sécuritaire qui frappe la RDC ? Elle est à peine effleurée par Mme le Premier Ministre, alors que sans pacification de la RDC, par un large dialogue politique inclusif, les objectifs de son gouvernement seront un vague inventaire de bonnes intentions.”
Diomi Ndongala souligne également le manque de mesures pour aider les déplacés de guerre : “Aucune action sérieuse ne soit envisagée pour venir en aide aux 7,5 millions de déplacés de guerre qui ont vécu, jusqu’à ce jour, avec 150 francs par an, par personne, mobilisés par le gouvernement précédent !”
En ce qui concerne la protection du pouvoir d’achat, il affirme : “Plus qu’un objectif en soi, ce pilier du gouvernement pourra être sérieusement atteint seulement dans un contexte de relance de la production agricole interne et de l’industrialisation.”
Il appelle à une lutte sans merci contre la corruption : “La promotion du sport, de la culture ou bien la couverture sanitaire voulue universelle sont des objectifs nobles bien que toujours dépendants du rétablissement des équilibres macro-économiques et une lutte, sans ménagement, contre la prédation destructive des dirigeants.”
L’impression générale que donne le discours-programme est celle d’une irresponsabilité face à la gravité de la situation en RDC. Diomi Ndongala conclut en invitant Mme Suminwa à “donner une chance à la paix en RDC” et à inclure la “lutte contre la prédation destructive” dans les piliers de son action gouvernementale.
“Prévoir une augmentation du budget qui serait alimentée exclusivement par l’assiette fiscale (actuel) et la coopération budgétaire extérieure, apparait irréaliste, sans une pacification de la RDC et une relance, par l’investissement, de la production interne,” critique-t-il.
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