Sur les routes de Kinshasa, une vaste opération menée par la police a permis d’interpeller plusieurs chauffeurs de véhicules appartenant à la présidence de la République, à l’armée et à d’autres institutions, accusés de bafouer la loi en circulant avec des plaques d’immatriculation voilées ou sans plaques. Ces véhicules, souvent escortés par des gardes du corps et croyant être au-dessus de la loi, ont été pris en flagrant délit grâce aux policiers.
En effet, cette opération, dirigée par un colonel de la police, a révélé l’ampleur du problème : des députés, des chefs d’entreprises et des épouses de généraux circulaient sans respecter le code de la route. Certains gardes du corps ont même tenté d’intimider les équipes de police qui exécutaient les instructions avec rigueur, sans céder à aucune pression. Le commissariat provincial de Kinshasa, en prenant cette initiative, a rappelé l’importance de la loi pour tous les citoyens, sans exception.
Malgré une circulaire de l’ancien directeur de cabinet du chef de l’État, Guylain Niembo, interdisant l’utilisation de véhicules de la présidence sans plaques d’immatriculation, cette pratique persiste. Il n’est pas rare de voir des véhicules des ministères, de la DGDA, de la DGRAD, de la DGI, de la société Milvest, ou encore des véhicules privés conduits par des militaires ou des policiers enfreindre le code de la route.
Jean Claude Katende, président de l’ASADHO, une organisation de la société civile, a salué l’initiative du commissariat de Kinshasa : “C’est une très bonne action. Vous vous rappelez que la plus haute autorité du pays avait demandé il y a un an de prendre des mesures pour la conduite dans la ville de Kinshasa et respecter les règles. La police s’était engagée pendant un certain temps, mais tout était redevenu dans le désordre. J’espère que ces actions vont durer longtemps et s’inscrire dans le temps.”
Cependant, pour que cette initiative soit réellement efficace, il est crucial que les actions entreprises se poursuivent dans la durée. Les mesures doivent être strictement appliquées et les contrevenants, quel que soit leur statut, doivent être sanctionnés. L’ancien chef d’état-major général des forces armées de la RDC, le général Kisempia, avait déjà pris une circulaire interdisant aux militaires d’enfreindre le code de la route, mais cela était resté lettre morte.
Cette opération de la police de Kinshasa marque un pas important vers la restauration de l’ordre et de la discipline sur les routes. Il est essentiel que les autorités continuent sur cette lancée pour garantir la sécurité et le respect des lois pour tous les citoyens. La société civile, quant à elle, reste vigilante et continue de soutenir les actions visant à instaurer une gouvernance respectueuse des règles et des lois.