Le Kivu, région emblématique de la République Démocratique du Congo (RDC), entame une nouvelle ère de gestion de la sécurité suite à la fermeture officielle de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en RDC (MONUSCO). Ce tournant crucial marque la fin d’une présence internationale de maintien de la paix de longue date et pose les bases d’une sécurité accrue dirigée par les autorités locales et nationales.
En effet, la cérémonie de clôture de la MONUSCO, récemment tenue, a rassemblé des représentants du gouvernement congolais, des responsables de l’ONU, et divers acteurs de la société civile. Cet événement a symbolisé la fin de la mission onusienne et a souligné la nécessité d’une approche locale et durable pour la sécurité dans cette région instable.
Depuis son déploiement en 1999, la MONUSCO a joué un rôle vital dans la protection des civils, la stabilisation des zones de conflit et le soutien au processus de paix en RDC. Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint aux opérations de paix de l’ONU, a déclaré : « La MONUSCO a permis d’atténuer certaines des pires violences et d’apporter un certain degré de sécurité dans des régions affectées par les conflits armés. »
Cependant, la mission a également fait face à des critiques concernant son incapacité à éradiquer complètement les groupes armés et sa dépendance vis-à-vis des forces internationales, freinant parfois le développement de capacités locales robustes en matière de sécurité. Leila Zerrougui, ancienne Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, a noté : « La mission a souvent été perçue comme un palliatif plutôt qu’une solution durable aux problèmes de sécurité du pays. »
Avec le départ de la MONUSCO, le gouvernement congolais se trouve confronté à la tâche ardue de maintenir et renforcer la sécurité au Kivu. Pour ce faire, plusieurs initiatives ont été annoncées. D’abord, il y a le renforcement des forces de sécurité nationales. Le gouvernement a augmenté les effectifs des Forces armées de la RDC (FARDC) et déployé 450 policiers de la Police Nationale Congolaise (PNC) dans la région. « Nous devons nous assurer que nos forces de sécurité sont bien formées et équipées pour faire face aux menaces, » a déclaré Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.
Ensuite, pour garantir que la sécurité accompagne le développement économique, des projets de développement communautaire sont lancés afin de créer des opportunités économiques et améliorer les conditions de vie locales, réduisant ainsi le soutien aux groupes armés. « Investir dans le développement local est crucial pour une paix durable, » ont affirmé les autorités
Le retrait de la MONUSCO présente à la fois des défis et des opportunités pour le Kivu. D’une part, l’absence de forces internationales pourrait exacerber les tensions dans certaines zones sensibles. D’autre part, cette transition offre une chance unique de construire une infrastructure de sécurité autochtone plus résiliente et durable.
Pour que cette transition réussisse, il est essentiel que les autorités congolaises s’engagent fermement en faveur de la réforme du secteur de la sécurité et de la bonne gouvernance. Le Président Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo a affirmé : « La réussite de cette transition dépendra largement de notre capacité à relever les défis et à saisir les opportunités qui se présentent. »
Ainsi, la fermeture de la MONUSCO marque la fin d’une époque pour le Kivu et la RDC. Cependant, elle ouvre également la porte à une nouvelle ère où la sécurité et la stabilité doivent être assurées par les Congolais eux-mêmes, avec le soutien de partenaires internationaux dévoués.