RDC : L’Est Sombre Sous les Attaques des ADF – 80 Morts en Une Semaine, Fayulu Décrie l’Inaction du Gouvernement

Partager

RDC : L'Est Sombre Sous les Attaques des ADF - 80 Morts en Une Semaine, Fayulu Décrie l'Inaction du Gouvernement

RDC : L’Est Sombre Sous les Attaques des ADF – 80 Morts en Une Semaine, Fayulu Décrie l’Inaction du Gouvernement

Une attaque rebelle dans l’est de la RDC a causé 41 morts, portant le bilan à plus de 80 cette semaine. Les ADF sont suspectées, appelant à une action politique immédiate.

Le bilan des victimes s’est élevé à 41 après une attaque perpétrée vendredi par des rebelles islamistes présumés sur des villages de l’est de la République démocratique du Congo, a annoncé un porte-parole de l’armée congolaise, portant le nombre total de décès dans la région à plus de 80 depuis mardi. Selon un porte-parole de l’armée dans la province du Nord-Kivu en RDC, les villages de Masala, Mapasana et Mahini ont été attaqués vendredi soir par des membres des Forces démocratiques alliées (ADF).

Originaires de l’Ouganda voisin, les ADF sont soupçonnées d’être derrière plusieurs assauts dans la région au cours de la semaine écoulée, dont celui qui a tué 17 personnes dans le village de Masawu, ont déclaré deux leaders de la société civile. Jeudi, cinq corps ont été découverts dans les villages de Kabweli et Mamulese, selon Justin Kavalami, membre de la société civile impliqué dans les recherches. Le même jour, six autres corps ont été retrouvés dans une rivière près du village de Mununze, a rapporté le chef de ce village. Vendredi, 13 autres corps ont été retrouvés dans le village de Makobu, ont indiqué un leader de la société civile et le chef du village, portant le nombre total de personnes tuées par les militants présumés des ADF depuis mardi à 82. Samedi 8 juin, selon des membres de la société civile, 42 corps de civils assassinés par des ADF ont été découverts à Masala, portant le nombre total de personnes tuées par les militants présumés des ADF depuis mardi à 82. Les armées de la RDC et de l’Ouganda mènent des opérations conjointes contre eux depuis fin 2021, mais sans parvenir à stopper leurs exactions.

Face à cette escalade de violence, Martin Fayulu, une figure politique influente en RDC, a exprimé son indignation et son exaspération face à l’inaction apparente du gouvernement. Il a déclaré : “Jusqu’à quand la RDC continuera-t-elle de pleurer ses morts, victimes de l’impuissance et de l’irresponsabilité d’un pouvoir illégitime et sclérosé à Kinshasa ? Les ADF ougandais viennent, une fois de plus, de frapper, massacrant au moins 60 personnes près de Mangina, au Nord-Kivu. Abandonnés à leur sort, les citoyens congolais subissent chaque jour la violence généralisée dans le pays, tandis qu’à Kinshasa, on se perd dans des futilités.”

RDC : L'Est Sombre Sous les Attaques des ADF - 80 Morts en Une Semaine, Fayulu Décrie l'Inaction du Gouvernement

En réponse à ces événements tragiques, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo a publié un communiqué de presse le 10 juin 2024, condamnant fermement l’incursion des éléments terroristes ADF dans les localités de Masala, de Mahihi et de Keme en territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu. Le rapport transmis par le Gouverneur militaire, qui a dépêché une mission urgente sur place, fait état de 39 personnes tuées à Masala et Mahihi et de 2 personnes tuées à Keme. Au total, 41 personnes ont perdu la vie et 9 autres personnes ont été blessées. En outre, plusieurs dégâts matériels ont été répertoriés.

Le Gouvernement de la République a exprimé ses condoléances aux familles des victimes de ces actes inhumains, exprimant toute sa compassion aux blessés et leur assurant sa détermination à poursuivre sans relâche les opérations de traque de ces terroristes. Ces opérations ont permis de neutraliser plusieurs d’entre eux et de libérer un bon nombre d’otages civils. Le Gouvernement accompagne également les familles dans le processus d’inhumation des victimes et assure la prise en charge des blessés dans des structures adéquates.

Les ADF sont un groupe rebelle originaire de l’Ouganda, formé dans les années 1990. Initialement créé pour lutter contre le gouvernement ougandais, le groupe s’est depuis lors replié dans l’est de la RDC, où il a multiplié les attaques contre les civils, souvent avec une brutalité choquante. Bien que les ADF soient initialement motivés par des objectifs politiques, ils se sont progressivement radicalisés, adoptant une idéologie islamiste extrémiste. Depuis fin 2021, les armées de la RDC et de l’Ouganda mènent des opérations conjointes contre les ADF. Cependant, malgré ces efforts, le groupe continue de mener des attaques meurtrières. Les difficultés logistiques, le terrain difficile et la capacité des ADF à se fondre parmi la population civile rendent la tâche de les neutraliser extrêmement compliquée.

Les attaques répétées des ADF ont des conséquences dévastatrices pour les communautés locales. Outre les pertes humaines, ces violences entraînent des déplacements massifs de populations, des destructions de biens et une perturbation des activités économiques et sociales. Les survivants de ces attaques sont souvent traumatisés, et les infrastructures de base, telles que les écoles et les centres de santé, sont fréquemment détruites ou abandonnées.

L’appel de Martin Fayulu à une action politique immédiate souligne l’urgence de la situation. Il est clair que des solutions militaires seules ne suffiront pas à mettre fin à cette violence. Une réponse plus large, intégrant des efforts diplomatiques, politiques et humanitaires, est nécessaire. La RDC doit renforcer ses institutions de gouvernance et de sécurité pour répondre efficacement à la menace posée par les ADF et d’autres groupes armés. Cela inclut l’amélioration de la formation et de l’équipement des forces de sécurité, ainsi que des efforts pour lutter contre la corruption et renforcer l’état de droit.

La coopération avec les pays voisins, en particulier l’Ouganda, est cruciale pour mener des opérations efficaces contre les ADF. Toutefois, l’Ouganda doit faire preuve d’honnêteté envers nous. Ils ont montré qu’ils sont de bons amis avec le Rwanda plutôt qu’avec la RDC. Il est donc difficile de leur faire confiance en ce qui concerne la sécurité de notre peuple et la protection de nos territoires. En outre, le soutien de la communauté internationale, notamment par l’intermédiaire de l’ONU et de l’Union africaine, est essentiel pour fournir une aide humanitaire et un soutien logistique et technique aux forces de sécurité congolaises. Il est impératif de fournir une aide humanitaire immédiate aux communautés touchées par les attaques. Cela inclut l’assistance aux déplacés internes, le soutien psychologique aux victimes et la reconstruction des infrastructures détruites. Les agences humanitaires doivent avoir un accès sûr et sans entrave aux zones affectées pour fournir l’aide nécessaire.

La situation dans l’est de la RDC demeure critique, avec une violence incessante perpétrée par les ADF et d’autres groupes armés. Les récentes attaques soulignent l’urgence d’une action politique et militaire concertée pour protéger les civils et rétablir la sécurité dans la région. Les déclarations de figures politiques comme Martin Fayulu mettent en lumière l’exaspération et la frustration des citoyens face à l’inaction apparente des autorités. Une approche multidimensionnelle, combinant des efforts militaires, politiques et humanitaires, est essentielle pour mettre fin à ce cycle de violence et offrir une lueur d’espoir aux populations touchées.

Destino Kazika Nzonzidi

Facebook Comments Box

Partager